

Nobody knows that I'm leaving down
Nobody knows...
Mes mains couvraient mes yeux. Je voulais rester cachée le temps d'un moment. Je ne voulais que personne ne me voie comme ça. Recroquevillée contre la baignoire, pleurant à chaudes larmes Carl, et toute notre relation perdue. Louis avait raison. Tout ceci n'avait été qu'un prétexte pour Carl, pour qu'il rompe et que je sois libre de faire ce que je veux, et lui également. Pour qu'il rejoigne Swann. Et que je sois perdue.
Je resserrais un peu plus mes jambes contre mon thorax, reniflant. J'étais pathétique dans cette position, j'étais pathétique tout court. J'avais voulu tout avoir, et j'avais tout eu. Mais ça ne signifiait plus rien si Carl n'était plus là. J'avais besoin de lui.
_ Emma ? Mais qu'est-ce qui t'arrive ? s'exclama Niall, entrant dans la salle de bain et refermant à clé la porte derrière lui. Il s'accroupit devant moi et souleva mon menton pour que nos visage soient face à face, le miens baigné de larmes. Je replongeais ma tête entre mes mains, ne supportant pas ses yeux écarquillés de surprise et de peine.
Il se contenta de me prendre dans ses bras et de me bercer tout doucement, tandis que je pleurais plus que nécessaire.
_ C'est Carl, n'est-ce pas ? chuchota-t-il, caressant mes boucles
J'hochai la tête. Il souffla, ses mâchoires un peu plus contractées.
_ Tu sais, j'ai beau être le plus petit du groupe en taille, je peux quand même aller lui casser la gueule.
Je me mis à rigoler, et il m'accompagna de sa douce mélodie. J'adorais le rire de Niall, c'était sûrement l'un des trucs que je préférais chez lui. Ça me donnait la force d'avancer, encore plus dans ces moments de souffrance sentimentale.
All I am...
All I am...
_ On... on a rompu, soufflais-je. Du moins, il a rompu avec moi. C'est douloureux de le raconter, c'est la première fois que je le dis tout haut, ça rend l'acte... réel. Je suis allée le supplier toute la semaine de me donner une seconde chance, mais il n'a rien voulu entendre. C'est fini pour de bon, je crois. Mais tu vois, je peux pas m'empêcher de croire que c'est pas encore terminé, et d'espérer à chaque nouvelle minute qui passe que quelqu'un va frapper à la porte et va me demander de le rejoindre, et que cette personne sera Carl. Ou de me dire que demain matin, il sera aux studios d'Xfactor pour qu'on parle et qu'on se remette ensemble, ou encore que demain soir il m'attende après le show, comme il le fait de temps en temps. Et cet espoir me donne envie de crever Niall, parce que je l'aime à en mourir. Et je crois que je suis la seule, désormais. Et tu sais pourquoi il a cassé ? Parce qu'il a appris par Harry que je dormais avec vous le soir, et a cru que par la même occasion, je ne faisais pas que dormir. Si seulement j'avais fais quelque chose, il aurait raison tu vois, mais là j'ai rien fais ! Est-ce que c'est mentir que de ne rien dire du tout ? Parce que bon, je ne lui ai pas clairement raconté que je dormais avec vous, mais je n'ai rien fais pour lui dire non plus.
_ Ça c'est la grande question, répondit Niall patiemment, m'écoutant avec attention.
_ Dans tous les cas, je veux pas renoncer à Carl, je peux pas.
_ J'aimerais pouvoir faire quelque chose pour t'aider, jolie Em dit-il en caressant doucement mon bras.
_ Tu m'aides beaucoup en étant mon épaule contre laquelle je peux pleurer, soufflais-je en souriant, essuyant mes larmes. Merci d'être là pour moi Niall.
_ Toujours et à jamais, me dit-il en m'embrassant tendrement le front.
_ Je suis désolée de ce qui est arrivé à la fête dimanche dernier, murmurais-je en me blottissant contre lui, nouant mes doigts aux siens.
_ C'est moi qui m'excuse de mon comportement, j'ai été assez... dégueulasse avec toi. Et en ce qui concerne Ess, depuis, j'ai eu le temps de me faire une raison, j'imagine.
_ Esther regrette énormément.
_ Je sais, elle me l'a dit. Mais je me sens pas prêt à la croire
_ Je comprends, tu sais. Elle t'as trahi.
Le blond ne répondit rien et se contenta de me serrer un peu plus contre lui.
C'est amusant, être adossée au mur froid de la baignoire, contre le carrelage glacé et dans cette ambiance humide était surement la pire position possible et pourtant, je ne voulais bouger pour rien au monde. Ça me faisait penser à la nuit de dimanche à lundi, quand j'étais blottie contre Louis et que je lui ai tout raconté. C'est quelqu'un de tellement bien... il m'a aidé toute la semaine, malgré les sentiments qu'il éprouve pour moi et, ceux que j'éprouve pour lui. Comme quoi, notre amitié est la plus forte, au final.
_ Tu sais, dit Niall, je me suis jamais senti aussi mal que depuis que je suis dans le groupe.
_ A cause d'Esther ?
_ Entre autre. Le fait que je ne sois pas attiré par toi me donne l'impression d'être à l'écart. Je suis plutôt le bon pote, et pas le petit ami potentiel, je ne suis pas considéré comme un séducteur.
_ Niall, la relation qu'on a, je l'échangerais pour rien au monde. T'es le seul sur lequel je peux vraiment compter, sans chercher à marquer des points ou autre. Liam est mon meilleur ami, mais toi t'es comme mon frère. Il n'y a pas d'ambiguïté quand on est tous les deux.
_ Je me sens inférieur par rapport aux autres gars, Em, souffla-t-il, laissant sa main au creux de mes reins.
_ Mais pourquoi tu dis ça ? demandais-je, tombant des nues. T'es le type que tout le monde adore dans cette maison, t'es facile à vivre, drôle, gentil, attentionné, et t'es beau Niall. T'as des yeux dans lesquels j'adore me perdre, et un sourire à en tomber. Ton rire ensoleille ma journée et tes petits coups d'½ils malicieux sont adorables. Peut-être que t'es pas aussi confiant que les autres gars, mais c'est tout ce qui crée ton charme, et ne crois pas être à l'écart, t'es le ciment qui nous relie les uns aux autres, je t'interdis de croire que tu es inférieur. T'es indispensable Niall.
_ Merci, souffla-t-il en me faisant un baiser sur la joue. Merci. J'ai perdu confiance depuis Esther, je suis royalement perdu.
_ Je pense que l'alcool et la célébrité lui sont un peu montés à la tête, mais dans son coeur t'es numéro un Niall. Ça se voit, ça se sent. Tout le monde le sait, et laisse toi un peu de temps pour lui pardonner.
_ Oui, murmura-t-il.
You think I'm pretty
Without any makeup on
You think I'm funny
When I tell the punchline wrong
I know you get me
So I let my walls come down, down...
Ça faisait deux fois que l'on avait recommencé la chanson, j'en avais marre, j'avais envie d'aller me coucher et de dormir jusqu'à ce soir, passant toutes les répétitions, le maquillage, le stress et la tension du samedi. D'habitude, j'adorais cette ambiance mais cette semaine, je n'en avais pas envie.
_ Les gars, je le sens pas, lança Simon en venant vers nous, interdit. Vous ne pouvez pas faire ça ce soir.
Brian Friedman s'approcha et ils commencèrent à délibérer si c'était sérieux et une bonne idée de changer la chanson au dernier moment. Nous, on se regardait, surpris et assez paniqués. Sauf Louis.
_ Excusez moi, mais je crois avoir la chanson parfaite pour ce soir.
_ Laquelle ? demanda Simon, intéressé.
_ Nobody Knows. Je pense qu'elle convient parfaitement à tout ce qui s'est passé cette semaine, et nous connaissons tous les paroles.
_ Je vous donne vingt minutes pour vous découper le texte avec Savan Kotecha, revenez et éblouissez moi, dit Simon en me faisant un clin d'oeil.
_ Stressée ? me demanda Liam
_ Encore et toujours, dis-je.
Mon micro en main, je m'avançais vers la scène tandis que le panneau devant nous s'ouvrait, nous faisant faire face à des centaines de spectateurs. Fermer mes yeux. Respirer. Et commencer à dire la vérité :
Nobody knows (personne ne sait)
Nobody knows but me (personne ne sait, sauf moi)
That I sometimes cry (que parfois je pleure)
If I could pretend that I´m asleep (je peux prétendre que je suis endormie)
When my tears start to fall (quand mes larmes, commencent à tomber)
I peek out from behind these walls (je jette un coup d'oeil derrière ces murs)
I think nobody knows (je pense que personne ne sait)
Nobody knows no (personne ne sait...)
Nobody likes (personne n'aime ça)
Nobody likes to lose their inner voice (personne n'aime ça de perdre cette voix intérieure)
The one I used to hear before my life (celle que j'avais l'habitude d'entendre avant que ma vie,)
Made a choice (ne fasse un choix)
But I think nobody knows (mais je pense que personne ne sait)
Nobody knows (personne ne sait...)
Baby, oh your secret is safe with me
There's nowhere else in the world that I could ever be
And Baby, don't you feel like you're all alone
Who's gonna be there after the last angel has gone ?
L'émotion me prit comme dans un étau. Entourée des garçons, rien ne pouvait m'arriver, ils étaient là. Ils le seraient toujours. La gorge serrée, je m'écartais du micro et sentis les larmes me picoter les yeux. J'échangeais un regard avec Louis. Il était exceptionnel. C'était son moyen à lui de me faire passer un message. Que mon secret était en sécurité, avec lui. Je sentis la main de Niall prendre la mienne tandis qu'ils entonnaient le deuxième refrain. J'essuyais mes larmes, souriant à la caméra. La musique vibrait par chaque pore de ma peau, je me sentais bien, pour la première fois depuis le début de la semaine. Depuis tout, en fait. Depuis la France. Et qu'importe ce qui pouvait bien arriver, rien ne serait pire que ce qui s'était déjà passé. Aujourd'hui, tout était différent. Et tout était mieux.
And Baby, don't you feel like you're all alone
Who's gonna be there after the last angel has flown ?
And you've lost your way back home
I think nobody knows
I said nobody knows
Nobody knows, but me...
Les slaves d'applaudissement nous rendirent sourds aux commentaires qu'essayaient de formuler les juges. Je sentis les mains de Louis et Niall dans le creux de mon dos, et ils s'échangèrent un regard complice avant de m'embrasser chacun sur une joue, tandis que je me consumais de bonheur.
Nous étions rentrés à la maison des candidats sous les coups de minuit, et la descente était souvent très dure. Autant de pression cumulée, de tension, de stress...
Et puis. Je m'étais éclipsée toute la fin de soirée, tandis que tout le monde était avec sa famille ou ses amis. En dehors de Carl et Swann, je ne connaissais personne, et ma mère n'allait pas venir jusqu'à Londres pour me faire un coucou, du moins, pas un samedi soir. D'habitude, j'étais accompagnée mais j'avais peut-être eu besoin d'être un peu seule. Toujours est-il que la nostalgie s'était emparée de moi toute la fin de soirée, et je n'avais pas décroché un mot dans le van qui nous avait ramené à la maison. Là, j'étais assis sur la canapé, la maison encore en mouvement, tout le monde s'apprêtant à aller se coucher. Les Belle-A vinrent interrompre ma solitude en sautillant partout autour de moi, accompagnées de Cher et Katie.
_ Quoi ? Mais pourquoi ?
Esther ne me répondit pas mais, mit un CD dans le home cinéma dont les enceintes fleurissaient un peu partout dans la maison, et éclata dans toutes les pièces équipées le son d'une guitare électrique. Elle me prit par les mains et m'obligea à danser avec elle, tandis que j'explosais de rire.
_ Tu as été là pour moi, je suis là pour toi. Je vois bien que tu bades depuis qu'on est rentrées du show quand t'as vu que Carl n'était pas là. LOUIS LÂCHE REBECCA TOUT DE SUITE TU VAS LA CASSER ! s'exclama Esther, fondant sur Louis qui portait la petite brune comme un sac à potatoes.
Je sautais partout dans la pièce, d'un canapé à l'autre, et sans trop savoir comment, et finit par sauter sur Matt, qui me lança dans les airs sous mes exclamations enjouées. Il me porta sur ses épaules et se moit à courir dans toute la maison sous mes cris hystériques. Puis il me balança sur la canapé sous mes rires de gamine pendant que tout le monde évacuait la pression du prime en sautant partout et en hurlant les paroles familières :
I'll be there for you
Even rain start to fall
I'll be there for you
Like I never been before
I'll be there for you
Cause you're there for me too...
C'est ce qu'on était. Un groupe, une équipe. Ils me l'avaient encore prouvé aujourd'hui. J'eus un sourire comblé, avant de m'élancer sur Louis et de lui faire un gros bisou.
_ Merci, soufflais-je. Pour tout ce que t'as fais.
Les samedi soir n'étaient définitivement pas des soirées comme les autres. Mis à part le fait que nous passions devant quelques dizaines de millions de téléspectateurs, les candidats étaient souvent tous imbuvables, tendus par le stress et les divas cachées au plus profond des personnalités ressortaient comme des monstres obscurs. J'aimais bien me faire un petit point sur la soirée, analyser notre prestation, celles des autres, faire quelques pronostics sur qui allait partir le lendemain... Dans ce genre de moments, j'aimais fumer une cigarette, envoyer quelques messages à Car...
Soupir.
L'idée alléchante de lui passer un coup de fil fut filtrée dans mon esprit par la dernière impression qu'il m'avait faite, et par la déception que j'avais eu en écoutant ce qu'il m'avait dit. Il me manquait, affreusement. On avait pour habitude de s'appeler souvent, d'où de gros moments de solitudes ces derniers jours. Mais, ça me laissait le temps de faire d'autres choses...
_ Allo ?
_ Maman ?
_ Emma ? Emma c'est toi ?
_ Oui c'est moi, souris-je. Tu vas bien ?
_ Eh bien, tu viens de me réveiller mais sinon, ça peut aller, marmonna ma mère.
_ Ah oui excuse moi, avec le décalage horaire, ça fait une heure et demi passée...
_ Peu importe. Tu vas bien ?
_ Si tu savais... j'ai l'impression de vivre Maman, vivre pour de vrai. J'arrive pas à croire de la chance que j'ai d'être là où je suis aujourd'hui, entourée de ces gens formidables...
_ Tu sais, je suis toujours inquiète quand tu me dis ça.
_ Je sais Mam's, je sais... Mais ayant côtoyé les deux côtés, je sais désormais qui sont les gens biens ou pas. Et là, je suis entourée de gens géniaux. Bref, parle moi de toi, je voudrais savoir comment toi tu vas
_ Eh bien, c'est pas très facile tous les jours, la maison est toute vide et ça me fais assez bizarre, mais ça me laisse le temps de travailler et je me suis même mise à re-jouer de la guitare, un truc que je n'avais pas fais depuis... pfiou, tellement longtemps !
_ C'est génial ! Et tu sors un peu, tu vois du monde ?
_ Eh bien, Joséphine passe le plus souvent possible, mais chérie, j'ai 37 ans, les boîtes de nuit c'est fini.
_ Je suis contente que Jo' soit là pour toi. Et je suis désolée de ne pas l'être...
_ J'étais pas... la priorité disons. Je suis ravie que le voyage te soit bénéfique. Tu rentres bientôt ?
_ Eh bien je comptais le faire quand on se fera éliminer de l'émission, ou du moins, dans ces eaux là. J'aimerais pouvoir venir te voir au plus vite mais les semaines sont très chargées, c'est un rythme de fou ! Dis, j'entends des voix à côté de toi, il y a quelqu'un ?
_ Non, absolument pas, répondit-elle. Je suis contente que tu aies appelé, ça me fait très plaisir chérie. Je vais devoir raccrocher, je ne veux pas prendre tout ton crédit et puis, je tombe de fatigue.
_ Oh oui, bien sur ! m'exclamais-je. Dors bien Maman.
_ Je suis vraiment heureuse que tu aies appelé.
_ Entendre ta voix m'a fait beaucoup de bien également. Fais de beaux rêves.
_ Toi aussi, répondit-elle, avant de raccrocher.
J'eus un sourire triste. Ma mère me manquait beaucoup, surtout depuis que j'avais raconté à Louis tout ce qui s'était passé en France. Je m'étais rendue compte au fil de mon récit à quel point j'avais été égoïste et à quel point elle avait pu souffrir de mon comportement. L'Angleterre était comme une rédemption, depuis je m'étais rendue compte de beaucoup de choses, j'avais envie de retrouver cette relation que nous avions eu, toutes les deux, avant que je ne connaisse les Fireworks.
_ Je savais que je te trouverais là, me fit sursauter une voix dans la pénombre. J'étais tellement dans mes pensées que je n'avais pas vu arriver le métisse.
_ Hey Zayn...
_ Tu as été plutôt exceptionnelle ce soir avec Nobody Knows. Tu vas encore être en tête des tabloïds demain, pour avoir pleuré comme ça. C'était... épique Em. Super beau.
_ Hum, je sais pas trop, dis-je. Est-ce que t'as senti le truc qui s'est passé ce soir sur scène ?
_ Ouais. C'était super fort... je sais pas ce que c'était, mais ça avait l'air assez définitif. Un peu comme si ça marquait le début de quelque chose de long entre nous tous. Comme si on avait scellé un pacte, le fait qu'on était vraiment un groupe.
_ One band, One dream, One Direction.
Il s'empara délicatement de ma cigarette et la glissa entre ses lèvres, aspirant le tabac avant de me la redonner, clignant des yeux pour me dire merci.
_ Em, est-ce que le fait que tu aies rompu avec Carl à un rapport avec ma relation avec Geneva ? lança Zayn.
Nous y étions. La véritable raison de sa venue.
_ Ça n'a rien à voir. Je n'ai pas rompu, c'est lui qui l'a fait.
_ On aurait aimé être au courant, plutôt que de l'apprendre par la presse.
_ Pour moi, jusqu'à ce soir, ce n'était pas terminé vois-tu.
_ Tu as un mot à dire et...
_ Non Zayn. Même si j'en ai très envie, tu ne rompras pas avec Geneva, toi et moi le savons déjà très bien. Alors évitons d'avoir cette inutile conversation et allons droit au but, tu veux bien ?
_ C'est ce que je viens de faire. Ça ne tient qu'à toi de briser ce que je construis avec Gen.
_ Présenté comme ça, c'est plutôt alléchant, lançais-je ironiquement. J'ai déjà répondu à cette question Zay'.
_ On a plus rien à se dire alors. Il ne me reste plus qu'à te souhaiter bonne nuit, dans ce cas, dit-il avec son sourire habituel, celui qu'il avait perpétuellement au coin de sa bouche. Sa confiance en lui était presque insolente.
Il s'empara de mon visage et frôla ses lèvres des miennes, avant de retourner dans la maison des candidats, me laissant absolument et royalement pantoise, pour m'exprimer sans vulgarité. Je ne m'attendais tellement pas à ça ! J'aurais du deviner, avec ses yeux qui brillaient d'une lueur nouvelle mais... non, c'était impossible, il ne venait pas de faire ça, si ?
Comme pour m'en assurer, je déposais avec lenteur mes doigts sur mes lèvres, comme pour attester que ce baiser avec bien eu lieu, comme pour capturer l'essence de cet échange.
Je fus interrompue par l'arrivée d'Harry, les mains enfoncées dans les poches de sa doudoune sans manche, qui marchait d'un pas mal assuré. Il semblait un peu mal à l'aise, et évitait de me regarder dans les yeux.
_ Hey...
Je ne répondis pas. J'avais passé la semaine à être indifférente à ses petites attentions, ses regards, ses mains dans les dos, ses petits bisous. Je lui en voulais affreusement, il était à l'origine de ma déprime cette semaine, de la fin de ma relation avec Carl. Je mourrais d'envie de l'étrangler mais, il avait tellement essayé de se rattraper cette semaine que cette envie était disons... moins prédominante. Mais toujours présente.
Il s'assit à côté de moi, tapotant avec nervosité ses pieds. Il se passa une main dans ses cheveux, et finit par dire :
_ Je suis vraiment désolé.
Je soupirai, lasse.
_ Pas... autant que moi, j'imagine.
_ Si seulement je pouvais remonter le temps Em, j'effacerai l'énorme connerie que j'ai faite. Je regrette tellement...
_ Moi aussi j'aimerais pouvoir remonter le temps et changer certain de mes choix. Mais c'est comme ça Hazza, j'ai fais les miens, et tu as choisi de dire ça à Carl la semaine dernière. Le truc, c'est qu'on doit assumer à deux, maintenant. Mais, ce n'est pas entièrement de ta faute, j'aurais du lui en parler avant que tu ne le fasses.
_ Excuse moi...
_ Qu'est-ce que tu proposes, alors ?
Il eut un léger sourire, une lueur de bonheur éclairant ses iris bleutés.
_ Je propose que dans l'instant présent, tu poses ta tête sur mon épaule, que tu finisses ta clope en regardant les étoiles de cette magnifique soirée et dont on se souviendra comme le jour où tu as arrêté de me détester d'avoir brisé ton couple. Et où je t'ai supplié de me laisser revenir dans ta vie.
_ Tu as vraiment fais ça ?
_ A l'instant même.
_ Ça me va,dis-je, me blottissant contre Harry, tirant la dernière bouffée du cylindre blanc.
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