*II - Chapitre 29 *

Les jours avaient filé à la vitesse de la lumière depuis mon anniversaire. Il ne restait désormais plus que deux semaines de compétition. Paije, Wagner et Katie nous avaient quitté et la maison était plus vide que jamais. Aiden également avait été éliminé, le lendemain de mon anniversaire, ce qui avait été un coup dur pour tout le monde, notamment pour Matt qui le vivait plutôt mal. Les places étaient désormais très chères et le travail plus important. Nous chantions deux chansons par semaines, au lieu d'une, ce qui était par conséquent deux fois plus de travail.
Ça m'allait.
Le râteau de Zayn m'était resté en travers de la gorge quelques jours, le temps que je m'en remette. Ce n'est jamais facile d'être laissée pour une autre, surtout quand on est sous pression par cette personne depuis le début. J'avoue ne pas avoir compris son changement au dernier moment, alors même que la veille il m'avait embrassé pour me souhaiter une bonne nuit. Tout ceci restait un mystère et nous n'étions désormais plus assez proche pour en parler. L'humiliation que j'avais subie s'était répercutée sur un prime, où nous avions failli être dans le Bottom 2 et depuis, je m'acharnais au travail. Ce que je savais le mieux faire était chanter alors, je chantais, avec foi.

Zayn semblait plus détendu que jamais. Il avait un nouveau but, Rebecca, et n'hésitait pas à nous faire part de ses sentiments envers la magnifique métisse, me mettant mal à l'aise au début, m'étant habituée depuis. Niall était heureux avec Esther et je sentais même qu'il avait hâte que se finisse X Factor pour pouvoir la voir plus souvent, sans que ce soit dans l'effervescence d'un prime. Liam était toujours célibataire mais je sentais qu'il le vivait de mieux en mieux, oubliant Swann au fur et à mesure du temps - Danielle occupait ses pensées et il était furieusement inspiré ces derniers temps. Harry et Cher s'étaient éloignés et je n'avais jamais été aussi proche d'Hazza qu'en ce moment. En ce qui concernait Louis...

_ Et tu promets que tu me rappelleras ? demanda Louis au téléphone

J'entendis une voix qui grésillait de l'autre côté du combiné, tandis que j'étais négligemment adossée au battant de la porte et que Louis était au téléphone avec Mamilou ou plus communément appelée Dianna, sa grand-mère de 92 ans.
Il rit doucement et finit par raccrocher.

_ Tu l'appelles plus souvent que ta propre mère, remarquais-je, tandis qu'il sursautait.
_ Je ne savais pas que tu étais là.
_ Tu le sais maintenant.

Il se passa une main dans les cheveux, gêné et passa devant moi pour sortir de la chambre des garçons, mais je lui barrai la route, les bras croisés sur la poitrine.

_ Ferme la porte, finit-il par dire.

Je m'exécutais, le regardant s'asseoir sur l'un des lits les avant bras posés sur ses cuisses écartées, le regard perdu dans le vide.

_ Qu'est-ce que tu attends de moi ? dis-je, pour combler le silence.
_ Quoi ? Attends, c'est toi qui m'enferme dans cette pièce...
_ Je ne parle pas de ça, souris-je en m'asseyant en face de lui. Je voudrais savoir ce qu'il faut que je fasse pour que notre relation redevienne comme avant.
_ Il y a trois jours, je me suis montré comme un connard qui a essayé de te forcer à l'embrasser, et tu me demandes ce que tu peux faire pour arranger les choses ?
_ C'est à peu près ça, oui, répondis-je.

Il y eut un silence, pendant lequel les yeux de Louis restaient inlassablement fichés au sol.

_ Regarde moi, Louis, demandais-je doucement.

Il releva la tête et me regarda dans les yeux pour la première fois depuis ma soirée d'anniversaire.

_ Je suis désolé, souffla-t-il
_ Louis, je ne t'en veux pas. Tu étais alcoolisé et je ne sais pas ce dont Harry et toi aviez discuté auparavant mais t'avais l'air en colère aussi et... ce que tu m'as dis était légitime, je l'ai mérité. Je ne t'en veux pas, répétais-je.
_ Je ne peux pas te regarder dans les yeux, quand je sais que ce que j'ai dis je le pensais profondément, avoua-t-il.

Je m'accroupis à sa hauteur et relevai son menton. Je scellais nos lèvres d'un baiser, infiniment doux et tendre.

_ Voilà, nous sommes quittes désormais, dis-je en me relevant.

Il resta quelques secondes inactif, le temps que j'arrive à la porte. Il me rattrapa par le poignet, geste que j'avais en horreur mais dont je commençais à m'habituer à son contact. Il me plaqua doucement contre le mur et m'embrassa, y mettant toute la frustration accumulée depuis nos aveux, tout ce qu'il avait gardé au fond de lui, tous ses sentiments. J'avais l'impression qu'une vague d'électricité parcourait mon corps, dressant mes cheveux sur ma tête, mes poils, mes sens. J'avais soudainement très chaud et aucune envie de me séparer de ses lèvres. Je sentis ses mains découvrir mon ventre, qu'il caressa. Ce ventre qui avait contenu la vie durant quelques semaines, ce ventre redevenu plat, comme si les traces physiques avaient été effacées.
J'enroulais mes bras autour de son cou, nous scellant un peu plus l'un à l'autre, et je le sentais sourire de bonheur. Moi aussi. Nous nous écartâmes l'un de l'autre, essayant de reprendre notre souffle, les yeux brillants. C'est ce moment que Niall choisit pour ouvrir la porte, et tout à ses affaires, il ne remarqua pas la position étrange dans laquelle Louis et moi étions. J'échangeais un dernier sourire avec le garçon de 19 ans et quittai la chambre.

... je ne savais pas trop. Il était clair que des barrières étaient tombées. S'étaient envolées, avaient carrément été bombardées. J'étais peut-être allée trop loin. Sûrement même. Je ne savais plus vraiment ce que je faisais depuis plusieurs semaines. J'enchaînais les mauvais choix égoïstement je jouissais de cette forme d'amour.

Oh, je savais très bien ce qu'en pensaient mes proches... à savoir Esther, en fait. Elle était dubitative, me lançait des regards lourds de sens quand je me mettais à lui raconter mes déboires. De toute évidence, elle n'était pas avec moi. Mais n'était pas contre non plus. Elle agissait comme une spectatrice, car de toute manière, peu importe ce qu'elle pouvait bien dire, rien ne m'empêcherait de continuer à faire ce dont j'avais envie. Ceci dit, je n'avais plus embrassé personne depuis ce 20 Novembre. Il me restait encore une once de dignité... enfin, j'espérais.
Je ne ressentais pas de culpabilité dévastatrice à l'idée d'avoir eu une aventure avec Harry et d'avoir partagé ce moment avec Louis. Ils semblaient eux aussi s'en accommoder. Je n'avais pas de doute sur le fait qu'ils partageaient tout, et également leurs sentiments pour moi. Et je ne serais pas surprise d'apprendre qu'ils en avaient discuté. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, j'arrivais à gérer avec beaucoup plus de classe et de retenue que mes dernières expériences. Cette situation me rappelait étrangement le duo Lucas/Jeremy sauf que cette fois ci, j'avais du recul et les idées mille fois plus claires. Je savais jusqu'où je pouvais aller désormais, et la limite à ne pas franchir.

En toute honnêteté, je n'aurais jamais du coucher avec Harry. Ça avait été une incroyable bêtise. Une incroyable, magnifique et douce bêtise. C'était ce que j'avais de plus à me reprocher. C'était justement ce moment où j'avais franchi la limite. Désormais, je savais ce que je faisais. Les hormones n'étaient plus là pour me déboussoler et je savais exactement ce que je devais faire, avec qui, comment, et pourquoi.

_ Je ne te pensais pas debout si tard, remarqua Mary en ouvrant le frigo, à la recherche de quelque chose qui pourrait étancher sa soif. La demi-finale était pour vendredi soir et ayant été en ballotage la semaine dernière, la quinquagénaire mettait tout en oeuvre pour rester au meilleur de sa forme, et ceci passait par des séances acharnées de chant et de répétitions.
_ J'ai du mal à m'endormir, quand je sais ce qui nous attends à la fin de la semaine, répondis-je.
_ Vous avez prévu quoi exactement ?
_ Étant donné que Simon Cowell est abonné aux absents suite à la vilaine maladie qu'il a contracté, les garçons et moi devons faire nos propres choix... on a perdu un temps précieux pour nous mettre d'accord sur des chansons qui nous correspondaient.
_ Je vois, dit la brune en étreignant sa bouteille d'eau minérale.
_ Je vais te laisser tranquille, dis-je, bien que ce soit plutôt Mary qui soit venue me déranger. Bonne chance pour les répétitions nocturnes
_ Bonne nuit, sourit-elle.

Elle retourna dans la salle d'enregistrement tandis que je restai sur le tabouret de cuisine, songeuse.

♕

_ Bon, tout le monde est là ? s'enquit Brian Friedman, le chorégraphe talentueux de l'émission.

Il avait à la main une dizaine de feuilles sur lesquelles il avait écrit les chorégraphies pour cette semaines. Sur l'une d'elle était écrit la notre, pour notre prestation sur Only girl in the world.

_ On va vous faire arriver à différents endroits de la scène, nous expliqua-t-il, pour créer un véritable mouvement. Cette fois-ci vous ne serrez pas simplement debout ou en train d'interchanger vos places, je veux que votre chanson soit chorégraphiée de manière dynamique. Liam, commença-t-il, en emmenant le blond cendré au milieu de la salle de répétition, tu vas te placer...

Mon esprit fut distrait par une magnifique métisse qui venait d'arriver en retard, s'excusant discrètement auprès de Brian et gratifiant Liam d'un grand sourire. Il s'agissait de Danielle Peazer, la danseuse la plus adorable qu'il m'ait été donné de connaître. Je m'avançais vers elle pour la saluer.

_ Comment est-ce que ça va depuis le temps ? me demanda-t-elle de sa voix suave
_ Je me suis remise du prime Rock, mais je ne suis pas persuadée que ce soit le cas des garçons, ris-je avec elle.
_ Ne sois pas méprisante Emma, déclara Niall, personne n'avait vu venir ton petit numéro l'autre jour !
_ Crois moi Niall, je n'avais rien prévu non plus...

_ Toujours d'aussi bonne humeur, à ce que je vois, me salua Matt
_ Toujours aussi acerbe dès le matin, à ce que je vois, répondis-je en lui faisant une bise sur la joue, ne relevant pas son cynisme.
_ Que nous vaut cette tête de six pieds de longs ?
_ Rien qui vaille la peine d'être expliqué, répondis-je en lançant un regard mauvais à Zayn qui écoutait patiemment Rebecca parler, ses joues rouges tomates. Je ne pus m'empêcher de souffler dédaigneusement par les narines, avant de détourner mon regard.
_ Dis, je me disais Little Em que tu aurais peut-être envie de m'accompagner à mes répétitions de chorégraphie cette semaine ?
_ Pourquoi pas, ça pourrait être amusant.
_ Cache ta joie, se moqua le brun.

Je lui balançai le torchon à vaisselle trempé au visage, ce qui le fit sincèrement rigoler.

_ Non, ça me ferait vraiment plaisir de t'accompagner à cette répétition. Ça me changerait les idées, insistais-je en hochant vigoureusement la tête. J'en ai besoin, je crois.
_ Vendu. J'ai rendez vous dans une demi heure, annonça-t-il tandis que je me précipitais pour me débarbouiller et enfiler une tenue propre, à défaut d'avoir le temps de me maquiller.

Lorsque nous arrivâmes, Brian ne sembla pas plus étonné que ça de me voir. Il commençait à avoir l'habitude d'avoir des invités surprises à ses répétitions et n'y faisait presque plus attention. Je m'assis dans un coin de la salle, observant les danseuses qui s'échauffaient en piaillant. La répétition commença et je remarquai qu'il y avait deux groupes de danseuses, celles qui faisaient l'intégralité de la chorégraphie et celles qui arrivaient en deuxième partie.

_ Tu ne t'ennuies pas trop Emma ? s'enquit l'une d'elle
_ Non ça va, j'observe Matt en territoire inconnu, c'est plutôt amusant.

La danseuse rigola franchement.

_ Je m'appelle Danielle, au fait, dit-elle en me tendant une main, m'aidant à me relever.
_ Enchantée Danielle... Danielle Peazer ? demandais-je, ma curiosité piquée au vif, me souvenant de ma conversation avec Liam sur sa rencontre incongrue l'autre jour.
_ Exact, dit-elle en fronçant ses sourcils parfaits. Tu me connais ?
_ Moi non, mais Liam apparemment, oui, dis-je avec un air entendu.

Elle sourit et se passa une main dans les cheveux, gênée. C'était donc elle, la fameuse jeune fille dont m'avait parlé mon meilleur ami. Elle était aussi belle qu'il me l'avait décrite, et je sentis une vague de sympathie envers elle, immédiatement. Elle était tout le contraire de Swann. Sans aucun doute ce qui fallait à Liam.

_ Tu veux que je t'apprennes les pas de danse ? demanda-t-elle de sa voix grave
_ Pourquoi pas ? Ça pourrait être drôle ! dis-je

J'avais fais un an de danse il y a quelques années, mais j'étais à des années lumières d'avoir le niveau de ces filles. A moitié contorsionnistes, elles étaient aussi souple que du bambou et je me sentais presque mal à l'aise face à ma maladresse dans mes mouvements, mais le deuxième groupe sembla se prendre d'affection pour moi et à la fin de la répétition, je connaissais la chorégraphie sur le bout des doigts.

_ Tu vois, je t'avais dis que ce serait amusant, dit Matt en me donnant un coup d'épaule amical, tandis que nous rentrions dans le van
_ J'avoue, ça l'était. Et ces filles sont adorables.

♕

_ Je ne le répèterais pas deux fois, où sont passées Lizzie et Jen ? s'impatienta Brian dans les coulisses, visiblement sous tension.
_ Jen vomit ses tripes dans les toilettes, annonça Lizzie, accourant vers le chorégraphe
_ Pardon ?
_ Elle a dit depuis le début qu'elle ne se sentait pas bien, depuis la chorégraphie de Cher Lloyd sur Girlfriend elle est étrangement verte alors je l'ai conduite aux toilettes et...

La brune aux cheveux courts semblait désolée.

_ Dans quel groupe était-elle ? demanda Brian, le regard noir
_ Le deuxième.
_ Et bien sûr, nous n'avons pas de remplaçante ! brailla-t-il, laissant éclater sa colère.

J'assistais à la scène, surprise. J'étais venue rendre un rouge à lèvre que m'avait prêté Danielle et je m'étais retrouvée coincée dans les coulisses des danseurs par erreur.

_ Euh, Brian... soufflais-je, mal à l'aise
_ EMMA ? Mais bordel qu'est-ce que tu fais ici ? dit-il, trouvant là une raison de plus pour hurler plus fort encore.
_ Je connais la deuxième partie de la chorégraphie, annonçais-je, glissant mes mains moites dans les poches arrières de mon jean.
_ Quoi ?
_ Oui, avec les filles on lui a appris à la répétition, m'appuya Danielle
_ Vraiment ?

Je hochai la tête vers Brian, dont le ton avait immédiatement baissé. Il réfléchit tout haut :

_ Je ne veux pas prendre le risque que tu plantes toute ma chorégraphie mais, tout est basé sur la symétrie dedans... Bon, est-ce que tu te sens de le faire ?
_ Si tu as vraiment besoin de moi, oui, lançais-je, mon coeur battant plus vite sous l'adrénaline
_ Enfile une tenue, les filles, vous la faites répéter une dernière fois et mettez lui du rouge à lèvre rouge pour qu'elle soit accordée, dit-il à toute vitesse, avant de taper dans ses mains, réclamant le calme. Vous avez deux minutes, Emma, je compte sur toi.

Je me mordis la lèvre inférieure, sentant que mon coeur allait exploser dans ma poitrine, tandis que les danseuses s'affairaient autour de moi. Je me mis en sous vêtements et enfilai un collant noir presque opaque et un justaucorps zébré. Danielle se chargea de me mettre le rouge à lèvre tandis que Lizzie s'affairait autour de mes cheveux, les détachant soigneusement. Une autre danseuse s'occupait de me faire enfiler les talons qu'elles portaient et mes yeux s'emplirent d'horreur. Non seulement je n'en portais presque jamais mais en plus, je n'avais jamais répété avec. Malgré ce détail, je ne pouvais m'empêcher de sourire débilement, à cause de la nervosité.

_ Arrête, je vais te louper, rit Danielle

Elles me rappelèrent rapidement les pas et m'emmenèrent en coulisses avec elles. Je croisais mon regard dans le miroir et n'en cru pas mes yeux. Pour la première fois de ma vie, je me sentais infiniment... sexy. Le reste des One Direction passa devant moi sans même me reconnaître, ce qui me fit étouffer un éclat de rire.

_ Ça va aller ? s'enquit nerveusement Danielle
_ Je pense, oui...
_ Je ne suis plus dans le groupe deux, modification de dernière minute je dois aller avec les autres, mais je suis certaine que tu vas parfaitement t'en sortir, dit-elle en rajustant son chignon avant de me sourire et de quitter le plateau où j'étais.

Les autres danseuses étaient tendues de stress, comme avant chaque représentation j'imagine. J'entendis la guitare électrique et la batterie fendre le silence dans la salle après le petit reportage sur Matt et le son était si fort que je n'entendais même plus mon coeur battre. La prestation commença, et quand ma partie vint, je m'élançais sur la scène, feignant la confiance en moi et effectuant les mouvements à la perfection, malgré les talons.

Quand Matt finit sa prestation, il lança un regard vers les danseuses et croisa mes pupilles hilares. Il manqua de s'étouffer tandis que je lui faisait un sourire enjoué. Je m'élançais vers les coulisses avec les autres danseuses, où Brian m'attendait et où il me prit dans ses bras.

_ Bien joué miss. Je t'en dois une, dit-il en me pinçant la joue. Maintenant file et que je ne te vois plus jamais !

Je rit et retournai dans les coulisses des danseuses pour y déposer ma tenue, mais croisai les garçons, accompagnés de Matt qui parlait à toute vitesse. Liam fut le premier à me voir :

_ Emma mais c'est quoi ce ?..
_ Tenue ?
_ TU AS DANSÉ  ? s'exclama Louis tout excité
_ Brian avait besoin d'une danseuse en plus pour la chorégraphie de Matt, Jen est tombée malade et il était très important pour cette chorégraphie d'avoir une symétrie parfaite, d'après ce que j'ai compris, dis-je, mes lèvres refusant de quitter le sourire béat qui s'étendait sur mon visage.
_ Tu es époustouflante, souffla Harry, sa tête dodelinant de gauche à droite, l'air profondément impressionné.

_ Ce sont de supers souvenirs, dit Danielle avec un sourire
_ Oh crois moi entre la crise d'hystérie de Brian dans les coulisses et le fait d'avoir surpris Matt et L'Angleterre entière, tout ceci restera gravé dans ma mémoire, ris-je, accompagnée des autres.

J'étais contente de m'entendre avec Danielle. Pas seulement car elle était l'une des seules présences féminines à mon contact mais également car, je pouvais observer ses moindres faits et gestes. Bien que je l'apprécie beaucoup, j'appréciais également énormément Swann et c'est de ce fait de ma faute si Liam a souffert. Je ne voulais pas que le schéma se reproduise avec la métisse et j'entreprenais une campagne d'investigation sous le proverbe « sois proche de tes amis, mais encore plus de tes ennemis ». On est jamais trop prudent.

_ Bon Emma, tu m'écoutes ? m'interpella Brian, et je retournais auprès des garçons. Vous allez d'abord à gauche, et au milieu du couplet vous vous dirigez vers la droite. Capiche ? C'est pas compliqué. Allez on répète une fois encore ! cria le chauve en enfilant sa capuche par dessus son crâne et en mettant en marche la musique.

♕

_ Harry, arrête ! Arrête ! m'égosillais-je en me tortillant sous ses chatouilles.

Il m'avait coincé avec Louis et Liam après que je leur ai montré une vidéo calme où un zombie apparaissait en plein milieu. J'avais capturé leurs réactions en avait envoyé le tout sur Twitter avant qu'ils ne puissent m'attraper mais je devais désormais payer mes actes. Liam me tenait les pieds et m'avait déchaussée, tenant mes fines chevilles d'une main et me caressait la plante des pieds avant une plume trouvée dans la chambre. Louis avait également emprisonné mes poignets et regardait Harry à califourchon sur moi m'administrer les pires tortures, tandis qu'il filmait la scène.

_ J'ai envie de faire pipi ! hurlais-je, hilare. Pitié, j'ai envie de faire pipi !
_ Les gars... commença Liam, arrêtant avec la plume
_ Eh tu crois qu'on nous l'a jamais faite celle là ? s'écria Louis. J'ai quatre petites soeurs, je ne suis pas dupe ! Liam, t'arrête pas je veux qu'elle nous supplie !
_ Ok ok, je vous en supplie, pitié, pitié !
_ Excuse toi, dit Harry en glissant malicieusement ses mains au niveau de mes côtes.
_ Je suis désolée, je m'excuse, lançais-je, à bout de souffle alors qu'ils se stoppaient tous.

Courbatue, je me levais et reprit mon souffle avant de glisser :

_ ... ou pas.

Ils se levèrent tous d'un coup tandis que je dévalais les escaliers quatre à quatre pour essayer de leur échapper. J'arrivais à atteindre une chambre vide et à refermer la porte mais, Louis passa celle-ci au moment où je la fermais à clé.

_ Tiens tiens tiens, dit-il en arquant un sourcil, franchement amusé.

Mais avant qu'il ne puisse faire un geste de plus, je m'élançais sur lui et entourai son cou de mes mains, attirant son visage contre le miens, l'embrassant avec fougue. Décontenancé au début, il s'empara de ma taille et me fit tomber sur le lit, continuant de m'embrasser, sa langue jouant avec la mienne.

_ C'est un bon moyen pour déstresser aussi, dis-je, le regard brillant
_ Je connais un autre moyen pour évacuer la pression, susurra-t-il avec équivoque.

Je sentais un feu ardent commencer à parcourir mon corps entier, n'étant pas indifférente aux mains baladeuses de l'aîné du groupe, mais je rompis notre contact, haletante.

_ Il ne faut pas, murmurais-je
_ Je sais, dit-il en se retirant, à regret.

Nous ouvrîmes la porte où nous attendaient Harry et Liam, les bras croisés.

_ Tu as fais payer la traitresse ? demanda mon meilleur ami
_ Oh crois moi, elle en a pour son compte, rit Louis.

Mes cheveux ébouriffés et mes joues rouges pouvaient en témoigner.

_ Sans rancune ? dis-je en tendant mes mains vers Harry et Liam
_ Sans rancune ! dirent-ils en tapant dedans.

Une sonnerie de portable interrompis le joyeux brouhaha et Louis décrocha, tandis que Liam et Harry allaient trouver Zayn et Niall pour conter leurs exploits, laissant un peu d'intimité au brun. Je vis Louis perdre toutes ses couleurs, et sans un regard pour moi, s'enfermer dans la chambre à côté, le combiné toujours collé à son oreille. Perturbée par ce que je venais de voir, je me collais contre la porte, ignorant ma conscience qui me hurlait de ne pas le faire, mais je du vite me rendre à l'évidence : je ne pouvais rien entendre.

J'avais la désagréable impression que quelque chose venait de bouleverser Louis. Un appel de Hannah, peut-être, qui avait changé d'avis quand à leur rupture. À cette pensée, je sentis comme une pierre me tomber dans l'estomac. Non, ça ne pouvait pas être ça, si ? Une deuxième chance ? Comment réagirais-je si Louis m'annonçait qu'il recommençait tout avec elle ?
Je me mordis la lèvre inférieure, et décidais de ne plus y penser. Quelque chose me disait qu'il ne sortirait pas de la chambre tout de suite. Autant ne pas commencer à tirer des plans sur la comète et à m'enflammer pour rien. Cet appel pouvait être tout et n'importe quoi.

_ Eh bien, toutes ces émotions m'ont épuisées, soufflais-je en m'asseyant aux côtés de Liam.
_ N'est-ce pas ?

Je posai ma tête sur son épaule, me mettant à l'aise contre lui. J'étais en cruel manque de sommeil depuis plusieurs semaines, et une petite sieste ne me ferait clairement pas de mal... Pas de mal...

Je me réveillais en sursaut. Il devait être aux alentours de dix sept heures et Liam avait disparu depuis longtemps, ma tête reposait désormais sur le dossier du canapé. Cela faisait probablement plus d'une heure et demi que je m'étais assoupie. Je me levais immédiatement, en proie à un mauvais pressentiment. Je courais presque lorsque j'arrivais devant la porte de la chambre où s'était enfermé Louis. Sans frapper, je l'ouvris à la volée. Vide.

_ Louis t'es là ? demandais-je, paniquée.

J'entendis des grommellements ça et là dans la maison, mais pas la voix que je recherchais. Je montais l'escalier à toute vitesse et me précipitais dans la chambre commune, où Niall sursauta lorsque j'ouvris la porte de chambre d'un coup de pied.

_ Mais ça va pas, qu'est-ce qui te prends ? lança-t-il de son lit en hauteur, interloqué.
_ Il est où Louis ?
_ Je ne sais pas... pourquoi tu demandes ça ?

Je ne pris pas la peine de répondre et ouvrit les portes de l'armoire. La sac de voyage de Louis avait disparu ainsi que quelques affaires personnelles. Mes doutes se confirmant, je m'élançais dans la salle de bain voisine et remarquai que sa brosse à dent et son after shave avaient également disparus.

Il était parti.

Je sentais les larmes picoter mes yeux, tandis que je descendait tout aussi rapidement les escaliers, retournant vers la chambre où nous nous étions enfermés plus tôt dans la journée. Il n'y avait rien de plus que lorsque nous en étions partis, les draps avaient seulement été froissés, comme si quelqu'un les avait empoignés sous le coup d'une trop forte émotion... Louis.
L'incompréhension m'habitait et je ne savais plus où aller pour le trouver. Depuis le temps que je le cherchais, j'avais essayé de l'appeler plusieurs fois mais je basculais à chaque fois sur sa boîte vocale. De toute évidence, il avait raccroché à chaque fois que je l'avais appelé, preuve supplémentaire indiquant qu'il m'évitait.

Je retournais à la cuisine, ouvrant le frigo, cherchant dans la forte lumière électrique de celui-ci des réponses à mes questions. Pourquoi était-il parti, sans en informer quiconque ? Où était-il allé ? Pour rejoindre qui ? Comment était-il parti, seul, accompagné ?
Je refermais le frigo et une note de son écriture attira mon attention. Elle avait été accrochée à l'aide d'un aimant et je l'arrachais immédiatement, m'asseyant sur le comptoir.

_ C'est quoi ? lâcha Harry qui arrivait l'ai aussi endormi que moi il y a trois minutes
_ Habille toi et je te le dirais, dis-je en lui balançant un torchon de vaisselle pour qu'il cache son intimité, alors que j'essayais de me concentrer sur le mot.
_ C'est pas comme si tu ne m'avais jamais vu n...
_ HARRY C'EST PAS LE MOMENT ! explosais-je, lui lançant un regard noir et embué de larmes.

Il eut un mouvement de recul et s'empressa de revenir, habillé d'un pantalon de survêtement gris Abercombie. Il s'empara avec fermeté de la note de Louis que je tenais dans mes mains, et la lu à voix haute:

Harry releva son visage vers moi, catastrophé.

_ Mamilou, c'était la Grand-Mère dont il était très proche n'est-ce pas ?

Je hochai la tête, gravement. Et descendis du comptoir, montant l'escalier de nouveau, emplie de détermination, Harry à mes talons.

_ Qu'est-ce que tu fais ?
_ Ma valise.
_ Mais...

Je me retournais, et plantai mon regard acéré dans ses iris vertes :

_ Si tu crois que tu peux m'en empêcher, tu te goures. Louis a été là pour moi comme aucun de vous ne l'a jamais été. Ce n'est pas un reproche. Mais j'ai besoin d'être là pour lui, tu comprends ? Tu comprends ? répétais-je, tandis que Harry me scrutait décontenancé.

Je lâchai un soupir et vidai le contenu de mon Longchamps de voyage, éparpillant des dizaines de trucs et machins dans la chambre sans grand intérêt. J'y enfournai le maximum de fringues et me dirigea vers la salle de bain que j'avais annexée, y jetant ma trousse de toilette et ma brosse à dent. Harry me barra le passage d'un bras.

_ Pousse toi Hazza.
_ Je ne peux pas te laisser faire ça, dit-il, les sourcils froncés.
_ Harry pousse toi, répétais-je, les lèvres pincées.
_ Non.

Je fonçais sur lui, littéralement, et il bascula sous mon poids. Plus rapide et légère, je me relevai et attrapai mon sac, dévalant l'escalier à toute vitesse tandis qu'il dépassait seulement le battant de la porte. J'ouvris à la volée la porte d'entrée et là, un nouveau problème se posait. Les transports. Mais j'étais tellement désespérée que n'importe quoi ferait l'affaire. Il y avait toujours quelques voitures de garées et exceptionnellement un scooter aujourd'hui. Je jetais dans le coffre de celui-ci mon sac qui y rentrait à peine. Les clés étaient sur le compteur. Y voyant un signe du destin, j'enfourchais l'engin, mon coeur battant à toute vitesse.

_ Emma, ne fais pas ça, cria Harry, se postant devant moi.

J'enfilais le casque en le fusillant du regard. Je fis démarrer le scooter et crisser les pneus.

_ Pousse toi !
_ Tu ne peux pas partir ! hurla-t-il furieusement, la mâchoire serrée.
_ Ah non ? Regarde donc ça ! dis-je démarrant à toute vitesse, faisant une embardée pour ne pas écraser le bouclé qui courrait derrière moi, me hurlant de revenir, avant de donner un coup de pied rageur dans le vide.

Je ne savais pas ce que je faisais. Je n'avais jamais conduit de scooter, mais j'en avais été la passagère à maintes reprises. Ce ne devait pas être si compliqué que ça, et je m'étais habituée au mode de conduction des Anglais. Je m'essayais à freiner, puis à accélérer. Quelques virages finirent ma formation éclair et j'accélérais ensuite comme une dératée pour rattraper Louis, en route pour Doncaster.

J'essayais de calculer dans ma tête : je m'étais endormie une heure et demie à peu près. L'appel pour annoncer la nouvelle à Louis avait duré tout au plus une dizaine de minutes. L'appel pour convaincre la prod devait avoir duré, lui, une quinzaine de minutes, si je comptais les nombreux intermédiaires avant d'arriver à Simon. La réservation pour un billet de train, elle, moins d'un quart d'heure. Le temps de faire ses valises, son départ remontait donc à un peu plus d'une demi-heure. C'était jouable.

Mon coeur cessa de battre : devant moi s'étirait une immense file de bouchons.

_ Foutus anglais ! criais-je dans mon casque, ignorant rageusement les larmes qui menaçaient de couler. Je me donnais une minute pour reprendre mes esprits et respirer calmement. J'étais à l'arrêt. Je sortis mon téléphone portable, avec trois message de Harry en attente, que j'ignorais, et un de Liam.

De : Liam

Tu n'aurais jamais du faire ça Emma. Mais puisque tu l'as quand
même fais, j'ai regardé sur internet et le seul départ en
provenance de Londres pour Doncaster est à 18h45, à St Pancras.
Ramènes-le nous en bon état, je t'en prie. Bonne chance, et à très vite

 

Je souris. Un coup d'oeil à ma montre m'indiqua qu'il était 17h45. J'étais mal, surtout en constatant avec impuissance l'immense file devant moi. Il n'y avait qu'une seule solution.

_ Eh, mais qu'est-ce qu'elle fait ? s'écria la mari d'une conductrice.
_ Toi mon coco, c'est ton jour de chance, dis-je en lui balançant les clés de la moto, embarquant mon sac et courant sur la voie bloquée.

Les voitures me klaxonnaient mais je n'en avais cure, je zigzaguais entre les engins, courant à toute vitesse et il était 18h passées lorsque j'atteins le centre ville. Essoufflée, meurtrie, je ne ralenti pas et descendis sous terre pour attraper un métro qui pourrait m'emmener jusqu'à King's Cross St Pancras. Durant les huit minutes d'attentes pour attraper un par voie directe, je marchais nerveusement, essayant de reprendre ma respiration. Perdant toute politesse, lorsque les portes s'ouvrirent je m'engouffrais dans l'engin, et poussais tout le monde jusqu'à avoir ma place assurée. Ignorant les coups d'oeils noirs des anglais dans le tube souterrain, je pris de nouveau mon portable et y lu les messages de Harry.

De : Harry

Je n'arrive pas à croire que tu aies fais ça, sans moi.

Il a dit qu'il ne voulait pas qu'on le joigne Emma. Ça

signifie également qu'il a envie de ne voir aucun de

nous ! Tu es trop stupide bon sang ! Et tu ne sais

même pas conduire, tu n'as aucun billet, comment

est-ce que tu vas faire pour le rejoindre, hein ?

J'ai tout dis aux gars.

Harry avait raison sur un point, je n'avais pas de billet. Mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus que ça, je balançais mon pass Oyester sur un des compteurs pour que les portes s'ouvrent, sous les regards franchement surpris des gens autour de moi. Je piquais un sprint dans le dédales de couloirs qui s'offraient à ma vue, au hasard. Par une intervention divine, je me retrouvais au milieu du Hall de St Pancras et ne reprenant pas mon souffle, l'oeil rivé sur ma montre, je m'approchai d'un des tableaux annonçant les départs et les arrivées. Il était 18h29. Pestant contre ma légère myopie, j'essayai d'interpeller des personnes ayant une meilleure vue que moi pour m'aider à lire le quai sur lequel le train de Louis allait arriver. Devenant hystérique face au mutisme des gens, j'avais de moins en moins de chances de me faire aider. Je ne pouvais m'empêcher de pleurer face à mon impuissance. J'avais volé un scooter, je venais de traverser l'autoroute de Londres à une vitesse indécente alors que je ne savais même pas conduire, j'avais couru jusqu'au centre où j'avais pris le métro seule pour la deuxième fois de ma vie pour finalement échouer à cause d'un putain de problème de vue !

Perdant toute dignité, je me laissais glisser contre un mur, échouant sur le sol sale, pleurant toutes les larmes de mon corps. J'étais secouée de sanglots, sans en comprendre la moindre signification. Pourquoi étais-je si bouleversée, après tout... aucun de mes proches n'était mort. Je n'étais pas directement concernée.
Mais la simple idée de perdre quelqu'un encore me donnait cette sensation d'étouffer. Et que Louis vive ça, seul, me torturait à l'avance. Je ne voulais pas qu'il souffre. J'étais traumatisée par tout ce que j'avais enduré, jusqu'aux derniers évènements concernant ma grossesse. Et ma plus grande phobie était que l'une des personnes qui comptait le plus pour moi vive quelque chose de similaire.

Even if you can not hear, my voice
I'll be right beside you dear...


_ Emma ? murmura une voix

J'ouvris mes yeux de stupeurs.

_ Louis !

Je m'élançais dans ses bras, le serrant contre moi de toute mes forces. Il semblait bien trop surpris pour me rendre l'étreinte, et je m'écartais de lui, les yeux bouffis d'avoir trop pleuré.

_ Mais qu'est ce que tu fiches ic...
_ Toi, l'interrompis-je, pointant sur lui un doigts accusateur, toi, tu veux ma mort ou quoi ? Tu pars comme ça, sans rien dire à personne, tu quittes la ville et on est même pas au courant ! Quand j'ai vu que tu n'étais pas la ! Ta note sur le frigo mais, mais...

Je n'arrivais pas à aligner deux phrases cohérentes, j'étais bouleversée.

_ Comment est-ce que tu es arrivée jusqu'ici en aussi peu de temps ? demanda-t-il, toujours sous le choc de me voir devant lui.
_ J'ai volé un scooter et j'ai traversé le reste de la ville en courant pour te rattraper, répondis-je de mauvaise grâce, baissant les yeux.

Ses yeux étaient exorbités et ses sourcils ne pouvaient pas se relever davantage.

_ Tu as quoi ? souffla Louis

J'attrapais ses mains, pour qu'il ne bouge pas.

_ Et puis quoi Em. Tu vas m'accompagner, c'est ça ton plan ?
_ Et pourquoi pas ?! répondis-je, ma voix perçant une pointe de colère.
_ Mais tu n'as même pas de billet !
_ Et alors ? Je me fiche que ça compte plusieurs centaines de livres d'amende, j'ai bien volé un scooter pour arriver jusqu'à toi, je ne vais pas te laisser partir maintenant.
_ Pourquoi ? sourit-il, malgré lui
_ Parce que je... parce que Louis. Tu ne peux pas me laisser en dehors de tout ça. Pas après ce qu'on a vécu ensemble. Je veux être là pour toi, là où tu l'as été pour moi. T'as pas le droit de me laisser en dehors de tout ça.

Ses yeux s'embuèrent, mais il ne cilla pas. Il se contenta de poser ses lèvres contre les miennes, brûlantes. Reconnaissant.

_ Ensemble ? lançais-je
_ Ensemble, répondit-il en s'emparant de ma main, m'entraînant vers le quai.