

_ C'est bon Niall, j'ai déjà pris l'avion seule, tout va bien se passer, le rassurais-je en riant.
_ Excuse moi d'avoir peur qu'un malade te kidnappe de nouveau, soupira le blond.
_ C'est comme la varicelle, ce genre de chose n'arrive qu'une fois dans une vie... JE PLAISANTE NIALL ! lançais-je alors que ses yeux devenaient vitreux -Niall n'avait encore jamais eu la varicelle, ni l'occasion de se faire enlever-.
_ C'était pas très drôle.
_ Arrête de t'en faire Nialler, je te promets que je t'appelle dès que j'arrive à Nantes-Atlantique.
_ T'as plutôt intérêt. Je vire au parano depuis.
_ Personne ne t'en blâme. Je comprends tu sais, dis-je en lui administrant un petit coup de poing amical sur le bras.
_ T'es la seule à ne pas paraître plus ébranlée que ça.
_ Je sais qu'une page de ma vie est entièrement tournée. Je pense savoir qui je suis. Je n'ai plus peur, soufflais-je en souriant doucement, me retenant de me mordiller la lèvre de bonheur.
L'irlandais sourit tendrement. Il me prit dans ses bras et me serra contre lui, ému.
_ Quand je pense au chemin que t'as parcouru depuis trois mois.
_ Qu'on a parcouru Niall.
_ Je me souviendrais toujours de cette fille qui avait sauté dans le trou pour récupérer Harry, celle qui est restée à l'hôpital en Espagne quand Louis s'est blessé au pied, celle qui nous a ému en chantant The Lonely, qui faisait comme si la presse ne s'intéressait pas a elle...
_ J'ai l'impression que c'était il y a des dizaines d'années, avouais-je. Il me scruta de ses magnifiques yeux, l'ombre d'un sourire apparaissant sur son visage d'ange. Je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour.
_ Oh, tiens au fait, dis-je en enlevant le gilet à grosses mailles que j'avais gardé depuis l'épisode Lucas.
_ Non non, garde-le Emma, j'y tiens.
_ T'es sur ?
_ Certain. J'aurais l'impression d'être en France avec toi comme ça.
_ Il faudra absolument que tu viennes me voir un jour, je vous ferais visiter à toi et les garçons ! Et puis on ne perds pas contact Niall, on s'appelle chaque jour, je veux tout savoir de tes cadeaux de Noël et des supers repas qui t'attendent...
_ ... j'en salive d'avance.
_ Et merci mille fois de m'avoir emmenée en Irlande. C'était un super week-end, parfait pour... enfin, après X Factor et tout le reste. Et passer du temps avec toi et ta famille, en terre inconnue... c'était génial. Vraiment merci.
_ Ça a été un plaisir de te recevoir Em, ils étaient très content de tous faire ta connaissance, et c'est vrai que passer un peu de temps au calme tous les deux, c'était plutôt une bonne idée.
J'hochais la tête et le prit une dernière fois dans mes bras, avant de prendre mon imposante valise et de rouler vers les salles d'embarquement.
_ Oh, tu n'oublieras pas de remercier ta famille ! lançais-je en marchant à reculons, essayant tant bien que mal de maîtriser mon bagage.
_ Compte sur moi, dit-il en faisant un signe de la main.
Soudain, je lâchais ma valise en courut vers le blondinet et lui sauta au cou une dernière fois.
_ Merci pour tout ce que t'as fais Niall... Je t'aime, soufflais-je.
_ Il y avait une gosse à côté de moi je te jure, j'ai cru que j'allais la claquer. Déjà de un, elle parlait trop mal à sa mère et en plus, elle me donnait pleins de coups de pieds. Je passe le fait que 'chuchoter' ne faisait pas parti de son vocabulaire et qu'elle hurlait la plupart du temps. J'entends un sifflement ennuyeux dans mon oreille gauche depuis. J'ai honnêtement cru que j'allais lui dévisser sa tête, soupirais-je en récupérant ma valise sur le tapis roulant de l'aéroport.
_ Les joies de la classe économique Em !
_ Voilà ce que ça donne de réserver à la dernière minute...
_ Tu sais que tu manques déjà à la maison ? Notre chien a passé la matinée à pleurer.
_ Oh merde dis pas ça Niall, je serais capable de revenir dans l'heure qui suit...
_ J'avoue que l'idée ne me déplairait pas !
_ J'ai promis à Maman de passer la voir. On a du temps a rattraper toutes les deux. Je lui fais la surprise, j'étais censée arrivée ce soir !
_ Tu me raconteras ?
_ On s'appelle demain de toute manière.
_ Ça marche Em ! lança joyeusement Niall.
_ Je t'embrasse fort fort fort.
_ Je tâcherais de consoler mon amour de chien en attendant.
Je ne pus m'empêcher d'exploser de rire, et nous raccrochâmes. Je traversai quelques couloirs sans fin avant d'arriver dans le hall de l'aéroport où un garçon m'attendait avec une pancarte à mon nom à la main.
_ Damien ! lançais-je, faisant un signe avant qu'il ne me prenne dans ses bras, me demandant comment s'était passé le voyage et toutes sortes de banalités du genre.
_ Sinon, l'Irlande ?
_ Magnifique, assurais-je en entrant dans sa voiture. C'est gentil de me déposer Dam.
_ Oh je t'en prie.
_ Ça s'est arrangé l'ambiance à la maison ?
_ Eh bien disons que j'ai été agréablement surpris en rentrant la semaine dernière !
_ Des détails, des détails !
_ Maman et Papa suivent une thérapie de couple et franchement, je suis impressionné. C'est très efficace, parfois ils font des trucs bizarres genre quand ça leur arrive de se disputer, l'un d'eux fait un truc débile et ils rient et oublient qu'il y a une minute, l'un d'eux était prêt à assommer l'autre.
_ Wow effectivement c'est plutôt efficace.. et déstabilisant. Et... et Gabrielle ? demandais-je l'air de rien.
_ Elle est sobre depuis trois mois. Elle m'a montré son jeton. Elle ressemble davantage à la fille que tu as connu, la version heureuse. Je crois même qu'elle a commencé le piano ou un truc comme ça, j'ai vu qu'il y en avait un dans sa chambre.
_ Plutôt encourageant alors ?
_ Assez, dit-il en faisant un créneau pour se garer devant ma maison. C'est presque revenu à la normale. Mais j'ai envie de continuer mon année en Angleterre malgré tout, j'ai l'intime conviction que ma vie est là bas.
_ Il faut toujours suivre son instinct, je sais de quoi je parle, souris-je. Merci de m'avoir déposée !
_ Pas de quoi, ça m'a fais plaisir de te voir un peu.
_ C'est sûrement pas la dernière fois, je compte bien m'immiscer dans ta vie de nouveau et en faire un véritable enfer, ricanais-je
_ J'y crois.
_ Je suis sérieuse pour la partie m'immiscer dans ta vie Dam. On va pas s'arrêter sur une si bonne lancée. On est bien repartis nous deux, non ?
_ Oui, sourit-il.
Je me décrochais et descendit de la voiture, Damien s'occupant de ma lourde valise dans le coffre. Je serrais le gilet de Niall un peu plus près de mon corps car il faisait très froid dehors. Au moment de nous dire au revoir, j'étreignis Damien si fort qu'il poussa une exclamation agacée. Il détestait que je fasse ça.
_ J'ai aussi dit un véritable enfer, me moquais-je.
_ Tu ferais mieux de rentrer avant d'attraper froid, espèce d'inconsciente !
_ Ok ok Papa, j'y vais !
Je portais lourdement ma valise, peinant à la soulever face aux quelques marches qui me séparaient du perron, et une fois hissée, je sonnai à ma propre maison. J'insistai une seconde fois, personne ne venant m'ouvrir. Maman serait-t-elle partie faire des courses ? Non, la porte s'ouvrit sur... hein ?
_ Oh mon Dieu, soufflais-je, face aux paires d'abdominaux devant moi.
_ AMANDA ! cria nerveusement l'homme à moitié à poil qui avait ouvert la porte de ma propre maison.
J'observais plus attentivement le visage du brun, une fois que mon attention fut détournée des tablettes de chocolat de celui-ci. Je le connaissais.
_ Dereck ?! m'exclamais-je.
_ Vous vous connaissez ? balbutia ma mère qui accourra en peignoir, une serviette mise à la va-vite dans ses cheveux encore mouillés.
_ Tu veux quelque chose à boire Emma ? me demanda ma mère tandis que je m'installais dans le salon, mal à l'aise.
_ Un chocolat chaud ?
_ Un chocolat chaud, ça roule.
Maman s'activait comme jamais dans la cuisine. Elle avait passé un jean et un pull gris en cachemire et s'était séché les cheveux à la va-vite. Dereck, mon médecin attitré lorsque j'avais été opérée en Angleterre quand a lui était monté dans la chambre et devait sûrement se demander comment faire pour partir discrètement de ma maison.
_ Je ne t'attendais pas si tôt, lâcha ma mère et me donnant ma tasse fumante.
_ Surprise, chantonnais-je nerveusement.
_ Ahem oui, grosse surprise...
On se regarda dans le blanc des yeux quelques secondes avant d'exploser de rire.
_ Explique moi ! m'exclamais-je.
_ Il s'appelle Dereck...
_ Vous vous voyez depuis combien de temps ?
_ A vrai dire quelques mois...
_ QUELQUES MOIS ? Maman, c'est quoi cette histoire ?
_ Eh bien, murmura une voix d'homme à côté du canapé, nous faisant sursauter ma mère et moi. Amanda t'expliquera mieux que moi Emma, mais nous nous fréquentons depuis un moment, annonça l'homme.
_ Mais, comment est-ce que ça se fait ? Je veux dire, je ne me trompe pas, vous étiez bien mon médecin en Angleterre quand j'ai fais ma fausse couche, ce n'est pas là que vous vous êtes rencontrés ?
_ Pas exactement, souffla ma mère.
_ Je vais vous laisser entre filles, murmura le médecin en embrassant ma mère sur le haut du crâne. Bye Amanda, et enchanté de t'avoir revu dans de meilleures conditions Emma ! lança-t-il avant de claquer la porte.
_ Je... rêve ? Il était au courant depuis le début que j'étais ta fille ?
_ Je ne sais pas vraiment, mais il a du être surpris de me voir débarquer à l'hôpital.
_ Comment est-ce que vous vous êtes connus Maman, j'ai besoin de savoir ! trépignais-je en tapant doucement des pieds.
Elle souffla nerveusement par les narines, se mordillant la lèvre inférieure. Je souris, parce que j'avais l'habitude de faire exactement la même chose quand quelque chose d'important devait être dit.
_ Voilà, commença-t-elle, tu te souviens mon ange, avec ton grand-père on partait souvent à Paris... Il hum... Il ne voulait pas te le dire mais voilà, il était malade. Très. Ça a commencé avec un cancer du poumon, ensuite un cancer de la prostate, puis une leucémie... pour finir en cancer généralisé. Dereck était le médecin de Papa -enfin, Papy Joe- et il l'accompagnait dans sa chimiothérapie. C'est comme ça que nous nous sommes rencontrés.
_ Chimiothérapie, murmurais-je, serrant mon mug de toutes mes forces. Papy avait un cancer ? C'était pour ça que vous alliez tout le temps à Paris ?
_ Il ne voulait pas que les gens le sachent...
_ Mais je ne suis pas les gens ! Je suis sa petite fille ! m'exclamais-je, sentant les larmes perler au coin de mes yeux.
_ Précisément.
_ C'est si injuste ! Mais pourquoi personne ne m'a rien dit ?
_ C'était son choix mon ange...
_ J'arrive pas à comprendre Maman, comment peut-on choisir de ne pas mettre au courant les gens qu'on aime hein ?
_ Pour ne pas qu'ils souffrent.
_ Attends une seconde, murmurais-je. Papy s'est jeté sur cette voiture parce qu'il savait pertinemment qu'il allait mourir, n'est-ce pas ?
_ Il ne lui restait que quelques mois, souffla ma mère en baissant les yeux.
Alors... alors il m'avait protégée. Jusqu'au bout. Il savait qu'il allait mourir, alors il m'avait laissé vivre.
_ Ne lui en veux pas trop Emma. Il l'a fait pour te protéger.
_ Je... sais. Je ne lui en veux pas, répondis-je en me mordillant la lèvre inférieure. Au contraire.
Ma mère posa sa tasse sur la table basse et m'enlaça tendrement.
Je pouvais faire mon deuil désormais.
Se réveiller chez soi. Sentir l'odeur du pain grillé au rez-de-chaussée. Le bruit de la douche qui coule à côté. La télévision allumée. La lumière qui filtre à travers les volets. A la maison d'X Factor, tout était moderne, on ne pouvait pas voir le jour filtrer à moins de laisser les stores un peu ouverts. J'avais considéré la maison des candidats comme ma maison, mais je me rendais compte que là où j'étais chez moi, c'était là où j'étais bien. Et dans mon lit d'ado, dans cette chambre que je connaissais par coeur, dont la moindre écaille sur le mur taupe n'était plus un secret, c'était là que je me sentais chez moi. Dans ce lit où j'avais fait toutes ces insomnies. Où j'avais fait des choix pour les Drew. Dans cette salle de bain où je m'étais réfugiée après avoir couché avec Lucas. Où j'avais effacé les marques de sang sur mes cuisses. Dans cette penderie où je me cachais quand j'étais plus petite. Où mon odeur était partout. Pas l'odeur que m'avaient administrées les maquilleuses et l'équipe de stylistes à X Factor, pas ce musc fort et qui semblait indélébile désormais. Non, une odeur douce et fruitée, le genre de parfum naturel. Ce retour a la maison était parfait comme dernière étape du voyage, celui pour retrouver qui je suis. Qui j'ai été. Et qui je veux désormais être.
Je descendis lentement l'escalier, m'appliquant à ne pas faire trop de bruit par habitude avant de me souvenir que ma mère était réveillée. Je déboulais le reste en ne me gênant pas pour marteler le sol. Je me mis à tournoyer sur moi-même et à sauter sur le canapé, avant de me mettre en tailleur sur celui-ci et de zapper à la télévision. Je tombais sur une rediffusion de Toy Story et je me calais contre le dossier confortablement pour regarder le film préféré de Liam. Les doublures françaises m'horripilaient a tel point que je préférai finalement éteindre le téléviseur.
_ Déjà levée ?
_ Il n'est que 9h Maman d'amour, répondis-je en me levant et en allant l'embrasser.
_ C'est bien ce que je dis.
_ Oh, certaines choses ont changé tu sais, désormais c'est devenu une grasse matinée si je me réveille à 9h.
_ Mon Dieu, qu'est-ce qu'ils ont fait de toi...
J'explosai de rire et m'installais sur l'une des chaises de la cuisine, tandis que ma mère me préparait un chocolat chaud et se faisait un café.
_ Tu sais que c'était quasiment que moi qui faisait la cuisine quand on avait pas les cuisinières à notre portée ?
_ C'est ça d'être française mon ange, t'as des choses à prouver.
_ J'ai plus rien à prouver sur mes talents culinaires en tout cas, t'as bien fais ton job d'éducation Mam's, tu peux être fière de toi, dis-je en croquant avidement dans une briochette.
_ Non mais vous l'entendez celle-là ? Cette émission t'as fais grimper ton égo, bientôt tu ne passeras plus les murs avec ta grosse tête !
_ Je ri-gole Mam's.
_ Tu sais qu'à la fin, je regardais tous les primes, avoua ma mère en me tendant ma tasse.
_ Vraiment ? C'était qui ton candidat préféré ?
_ Tu plaisantes j'espère ?
_ Bah non, dis.
_ Emma, t'es bête ou quoi, c'était les One Direction.
_ Ah non mais, à part nous ! Enfin, je sais que nous étions exceptionnels et que tout le monde nous aimait enfin, tu me prends pour qui, me moquais-je.
_ Aha, très amusant. J'aimais beaucoup Rebecca.
Je fronçais le nez.
_ Quoi ? Elle avait beaucoup de classe et chantait très bien ! C'est pas pour rien qu'elle est arrivée deuxième.
_ Oui c'est clair, on est d'accord là dessus. Non, c'est juste que je ne l'aimais pas trop, c'est tout. Enfin, elle était gentille mais, un peu neuneu quoi, répondis-je.
_ Emma !
_ Mais quoi ? ris-je. C'est vrai !
Ma mère leva les yeux au ciel, amusée.
_ Tu comptes faire quoi aujourd'hui ? lançais-je
_ Eh bien je sais que je suis normalement en congé de Noël mais, j'ai quelques affaires urgentes à régler au bureau alors je pensais y passer la journée, avoua ma mère, désolée.
_ Oh très bien, masquais-je ma déception. Cool.
_ Et toi tu comptes faire quoi ?
_ Je pensais rendre visite à... à Papy Joe, pourquoi pas ?
_ Pourquoi pas en effet, sourit ma mère en débarrassant la table, aidée de ma paire de main. Tu voudras que je t'y emmène ?
_ Non ça ira, je préfère y aller seule.
_ Sûre ?
_ Certaine ! répondis-je en lui claquant un baiser et en filant dans ma chambre enfiler quelque chose de chaud.
Je redescendis quelques heures plus tard, ayant été absorbée par une vieille boîte contenant des petits carnets que je tenais. J'avais oublié que j'avais l'habitude d'écrire des journaux intimes quand j'étais plus petite. Bien sûr, je racontais les moindres détails de mes journées peu remplies, allant des descriptions physiques de mes profs successifs aux balades le long de la Loire avec Papy Joe qui essayait de m'initier à la pêche. J'y avais inscrit mes idées de métier, mes listes de films préférés (qui changeaient d'un mois à l'autre), les garçons les plus beaux de la Terre, les chansons que j'avais découvertes, quelques textes de ma composition, les rêves que j'avais faits durant ma nuit, des citations que je trouvait belles. Un fouillis incompréhensible que je m'étais appliquée à déchiffrer toute la matinée. Un tas de souvenirs, d'interrogations, de réponses d'adolescente. C'était moi. Le « moi d'avant ».
Si on suivait ce schéma, le « moi pendant » était la période où j'avais arrêté de tenir ces carnets. A savoir le milieu de mon année de première, un peu avant que je rencontre Jeremy et Lucas. Une période qui englobait tout mon voyage en Angleterre.
Qui était le « moi après » ? C'était ce que j'étais en ce moment ? Ou était-ce une période transitoire avant de passer à ce qui m'attends, au futur qui me tend les bras, empli de promesses ?
Emplie d'une soudaine envie d'écrire, j'attrapais un tas de feuilles vierges, un stylo et grattai le papier avec foi.
La neige quasiment fondue avait recouvert les graviers. Les nuages au loin promettaient un ciel dégagé et le soleil brillait froidement dans cet après midi de décembre. J'avais enfilé une paire de bottes fourrées appartenant à ma mère, un vieux pull de Papy Joe et l'une de mes éternelles vestes en cuir. J'arpentais les allées du cimetière silencieusement, déambulant de manière à retarder le moment où j'allais affronter la réalité de la mort de mon Grand-Père. Je me rendis compte que la dernière étape de mon voyage n'était pas la France, mais l'endroit où il reposait.
Lorsque j'arrivais devant, je fus surprise de l'état de la pierre : lisse, propre, brillante de milles feux sous ce granit noir poli. Elle détonait dans les débris de tombes délabrées et négligées. Mon regard se posa sur son visage. Une photo, une date. Joe Duroy. Joseph, de son vrai nom.
Je n'étais pas venue ici depuis son enterrement. C'était extrêmement difficile d'avoir la réalité en face de moi ainsi. Honnêtement, mes jambes tremblaient plus que je ne le voulais et je me sentais prête à exploser en sanglots à la moindre seconde. J'aurais aimé que l'un des garçons soit là avec moi. Louis, en fait. Seul lui pouvait réellement comprendre ce que c'était d'avoir perdu quelqu'un de très proche. Il aurait trouvé les mots en cet instant pour m'aider.
Je m'assis sur le banc de la tombe, et sortit du sac que j'avais emporté avec moi une liasse de feuilles. Des lettres en réalité. Je pris la première. La serrai dans mes mains. Me mordit la lèvre. Fermai les yeux un instant. Laissai le vent soulever mes boucles.
« Cher Papy Joe,
C'est étrange de t'avoir devant moi sans pouvoir te toucher, sans pouvoir sentir ton odeur ni te regarder dans les yeux. Tu es là, et pourtant je suis seule. Tu m'as manqué. Tu me manques. Je te mentirai si je te disais que tout va bien. Chaque pore de ma peau t'appelle, crie leur besoin de toi à mes côtés. Des fois je me dis que ce que tu m'as donné, ce que tu m'as appris ne sera jamais suffisant pour que je puisse faire mon deuil de toi. Comment accepter la mort de celui qui nous a élevé, qui nous a instruit ? En te perdant, je n'ai pas perdu que mon grand père, j'ai perdu l'homme de ma vie, mon confident, mon père, mon meilleur ami. Et puis après j'y crois, je me dis qu'un jour tout ceci sera moins présent en moi, qu'un jour j'accepterai le fait que tu sois mort. J'ai essayé de passer à autre chose. C'est ce que je continue de faire, parce qu'il y a un après. Aussi dur cela soit-il, je dois me relever et continuer à marcher, à suivre le chemin qui m'est tracé. Souvent j'ai été perdue, je manquais d'un guide, je manquais de toi.
Quand tu es mort, le 26 août, quelques jours plus tard je suis partie en Angleterre. J'ai eu besoin de quitter la France, j'oppressais ici, tout me rappelait à toi. J'ai eu besoin d'une coupure. Mon Dieu Papy, si tu savais tout ce qui s'est passé. J'ai rencontré des gens formidables. Des gens qui, même s'ils m'ont trahi après, m'ont soutenu longtemps, ont été présents, ont été là tout simplement. On m'a inscrite à une émission de télé, un show musical. Tu m'aurais vue sur scène Papy... je souffrais tellement. De toi. Et puis doucement, on m'a poussé hors de ma zone de confiance, et j'ai commencé à me reconstruire. Là aussi de nouveau j'ai fais des rencontres exceptionnelles. Tu vois, j'ai mis du temps à leur faire confiance, et à un moment j'ai compris qu'avec ces cinq garçons, c'était spécial. Quand j'ai compris que je pouvais compter sur eux de manière inconditionnelle, j'ai su. En un sens ça m'a aidé. Non, ça m'a aidé. Tout court. J'aurais voulu te les présenter. Il y a Liam, Zayn, Harry, Niall et Louis. Et grâce à eux, je crois de nouveau, j'ai foi en l'avenir. La prochaine fois que je viendrais, je te parlerais d'eux.
Je ne sais même pas pourquoi je te raconte tout ça. Probablement parce que ça fais une éternité que je ne t'ai pas parlé, que je n'ai pas été là pour toi. J'ai eu besoin de partir, j'espère que tu comprends. Tu pourras dire ce que tu veux, tu aurais eu quelques mois en plus si je ne m'étais pas jetée sur cette voiture, alors je m'estime responsable de ta mort, malgré le fait que tu aies eu un cancer. D'ailleurs, tu aurais du m'en parler. Je ne t'en veux pas, car ça faisait partie de tes dernières volontés mais, j'aurais voulu être plus présente, ça aurait changé quelque chose. Pour toi, pour moi. Peut-être que de là haut, tu me vois en ce moment en train de te lire cette lettre, en train de parler toute seule dans ce cimetière. Peut-être même que tu souris. J'espère que tu vois que j'ai changé, que j'ai voulu changer. Que tu voies que je suis devenu quelqu'un de bien finalement. Grâce a toi, je sais qui je suis. Je me suis trouvée, et même sans être là physiquement, tu auras accompli ça. Aujourd'hui si j'ai envie de me battre c'est pour ton souvenir, pour tes valeurs, pour ce qu'il y a au fond de mon coeur. Pour toi. Je veux que tu saches, il faut que tu saches que je ne cesserais jamais de t'aimer et que tu vivras en moi à jamais. Repose en paix Papy. »

Je me levais, essuyant les quelques larmes qui gerçaient déjà sur ma peau et me promit de revenir rendre visite à Papy Joe plus souvent. Je sortis du cimetière en fermant soigneusement l'imposant portail derrière moi. Une jeune fille blonde retirait son casque de moto sur le parking et je croisais ses yeux noisettes. J'eus un raté.
_ Gaby ?
A l'entente de son nom, elle releva la tête et devint soudain pâle. Sa bouche en forme de coeur s'ouvrit sur la surprise, et elle lâcha son casque qui tomba lourdement sur les graviers. Je m'accroupis et le ramassais pour elle, lui tendant doucement.
_ Salut, souffla-t-elle.
Je fus surprise par un détail. Alors qu'avant elle arborait une imposante et magnifique chevelure blonde qui lui descendait dans le creux des reins, elle avait désormais opté pour un carré qui lui arrivait quelques centimètres au dessus de ses épaules.
_ Tu as coupé tes cheveux ? demandais-je
_ Oh euh, oui... j'avais besoin de changement je pense.
_ Ça te va très bien.
_ Merci.
Silence. Regards. Sourires. Nervosité. Manque d'habitude.
_ Qu'est-ce que tu fais ici ? soufflais-je
_ Je viens souvent au cimetière depuis que tu es partie. Sur la tombe de Joe.
_ Vraiment ?
_ Je m'en occupe chaque semaine. Je la lave, je la fleurie.
_ Pourquoi ?
_ Je ne sais pas, souffla-t-elle en baissant les yeux. J'imagine que c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me sentir un peu avec toi, pour parler à quelqu'un qui ne m'écoute pas. On m'a dit que c'était bien pour ma thérapie.
_ 3 mois sobre, c'est ça ?
_ Oui.
_ C'est bien Gabrielle, vraiment. Tu peux être fière de toi.
_ Fière ? Non, pas vraiment. J'ai aucune raison de l'être. Je veux dire, je ne fais que réparer des choses que j'ai brisées. C'est du rafistolage, rien de plus.
_ C'est ce que tu crois ? lançais-je doucement.
_ Comment pourrais-tu un jour me pardonner pour ce que je t'ai fais Em ? Honnêtement.
_ On a tous droit à une seconde chance, non ?
Elle se passa une main dans les cheveux, fébrile.
_ Vraiment Emma ? Tu crois vraiment aux deuxièmes chances ?
_ Pourquoi pas. J'en ai bénéficié, à plusieurs reprises. Et puis je te mentirais si je te disais que j'ai pas pensé à toi ces derniers mois Gabrielle. A vrai dire, surtout quand j'ai chanté...
_ ... your song.
_ Oui, soufflais-je. Our song. Alors je ne te cache pas que je t'ai détestée, haï et au final, je me suis rendue compte que tu me manquais tout de même. Je veux dire, on est amies depuis qu'on est gosses, j'aurais du mal à tirer un trait sur une amitié aussi longue et complice. J'ai toujours pu compter sur toi et réciproquement, et quand Damien m'a apprit tout ce que tu avais traversé ces derniers mois, comment tu t'en étais sortie seule, je me suis dis que j'avais pas le droit de tirer un trait sur nous deux.
_ Je sais pas quoi dire Emma...
_ Dis moi juste qu'on va quitter ce cimetière, que tu vas m'emmener dans un bon café en plein centre ville et qu'on va pouvoir approfondir nos retrouvailles dans un endroit où il ne fait pas -100°C.
Elle rit, une larme roulant sur sa joue, et je m'approchais pour l'essuyer du bout de mon index.
_ Je ne dis pas que ça va être facile Gab's. Mais ça vaut le coup de le tenter.
Vendredi 24 Décembre 2010 – 19h55
Quelques timbres. Enfin, une voix à l'autre bout du fil.
_ Allo ?
_ JOYEUX ANNIVERSAIRE LOUIS ! m'exclamais-je, mettant le haut parleur tandis que je m'allongeais sur mon lit, serrant contre moi un coussin en velours chocolat.
_ Hey Emma ! Merci c'est adorable d'y avoir pensé, comment est-ce que tu vas ?
_ Écoute franchement, ça va. Et toi ?
_ Mon Dieu je prends 20 ans aujourd'hui, ça craint...
_ Arrête c'est génial ! Félicitations ptit Louis, tu rentres officiellement dans la cour des grands.
_ Je préfère considérer que j'ai 19 ans pour la deuxième fois. Je déteste l'idée de ne plus avoir « teen » dans mon âge. Cette année, j'ai Twenteen.
_ Haha, syndrome de Peter Pan aigu j'en ai bien peur...
_ J'assume le fait de ne pas vouloir grandir ! Je suis content de t'entendre Em, changea-t-il de sujet, j'ai l'impression que ça fais une éternité que je n'ai pas entendu ta voix.
_ Les textos n'ont malheureusement pas la même saveur.
_ Tu me manques.
_ De même Louis. Mais si tu savais ce que ça fais du bien de retrouver son chez-soi un peu, traîner dans sa ville, retrouver de vieux amis... j'ai l'impression de redevenir moi-même enfin.
_ Ça s'entend dans ta voix. Tu as l'air heureuse.
_ Je le suis, vraiment. Et toi, t'es heureux ?
_ Oui... comment ne pas l'être ? Je suis entouré de ma famille, mes amis sont passés ce midi et on a fait un grand repas, là on se prépare pour la veillée de Noël... que demander de plus ?
_ Nos grands-parents, murmurais-je avec nostalgie.
_ Ce sera notre premier Noël sans eux...
_ Si au cours du week-end tu te sens mal par rapport à ça Louis, tu n'hésites pas une seconde et tu me passes un petit coup de fil, je sais que c'est plus dur pour toi que pour moi.
_ C'est juste plus récent, mais ça n'en est pas plus pénible. Combien de temps déjà toi ?
_ Dans deux jours, ça fera déjà cinq mois.
Silence.
_ Crois moi Louis, dis-je, ça va aller. J'ai encore un tas de choses à te raconter mais j'entends de l'agitation en bas, je crois que le petit ami de ma mère vient d'arriver et je ne veux pas être impolie... j'ai de gros dossiers à te raconter sur la manière dont j'ai compris que ma mère voyait quelqu'un d'autre, vous et les gars allez rire quand je vous raconterais !
_ Tu me mets l'eau à la bouche, j'ai hâte de savoir !
_ En tout cas, encore une fois joyeux anniversaire et puis, joyeux Noël, profite de ta famille.
_ Attends, je voulais juste savoir, est-ce que tu remontes sur Londres pour le nouvel an ? demanda-t-il prestement alors que je m'apprêtais à raccrocher.
_ Pas vraiment non, à moins que vous y teniez particulièrement mais, je crois que j'ai besoin de rester un peu ici en France...
_ Donc si je comprends bien, on ne se reverra que le dix janvier, pour le rendez-vous avec Simon ?
_ Je crois bien, oui.
_ Et... hésita-t-il, est-ce que Harry et moi pourrons espérer une réponse ce jour là ?
Je sentis les entrailles de mon ventre se contracter douloureusement. Un choix. J'avais oublié.
_ Je... je sais pas Louis, peut-être. Je dois vraiment y aller, bisous !
_ Bis...
Je raccrochais avant qu'il ne puisse ajouter quelque chose d'autre, non sans un long soupir fatigué.
Je dévalais l'escalier plutôt que d'y réfléchir, saluant avec chaleur Dereck qui était assis à la table qu'on avait dressé avec ma mère. Trois couverts, des chandeliers en cristal, un feu qui brûlait dans le poêle à côté, l'odeur du repas qui finissait de cuir dans la cuisine... c'était comme si Papy ne nous avait jamais quitté en fait.
_ Alors Dereck, vous avez enfin...
_ Emma voyons, on va peut-être se tutoyer non ? Je veux dire, c'est plus simple mais, si ça te semble trop rapide on peut...
_ Non non, ça me va Dereck. Je suis contente si tu veux qu'on brûle ces étapes assez relou en fait.
_ Génial, sourit-il.
Je remarquais les quelques ridules au coin de ses yeux et la fossette sur sa joue gauche quand il me sourit. Il commençait a avoir quelques cheveux argentés au niveau des tempes, ce qui lui donnait un charme fou. Ses yeux gris-verts brillaient de sympathie et d'intelligence et je me sentais en confiance avec cet homme. Et quand je voyais les regards qu'il échangeait avec ma mère, je ne pouvais pas douter une seconde qu'ils s'aimaient tendrement.
On aurait pu croire que j'aurais fais quelques caprices en tenant à perpétuer la mémoire de Papa et vouloir que ma mère ne retrouve jamais l'âme soeur. Mais non. On avait tous le droit à une deuxième chance, n'est-ce pas ? Et ma mère plus que quiconque.
31 Décembre 2010 – 23h57
_ Tu te souviens du nouvel an de l'année dernière Em ?
_ Comment l'oublier... Toi, moi, Damien, le chalet au ski, quelques litres d'alcool...
_ Un peu de poudre magique, aussi, murmura Gabrielle.
Je soupirai, laissant ma propre respiration courir sur ma peau. Gabrielle et moi étions allongées sur le dos sur son lit, dans sa chambre, en train de regarder les étoiles à travers son vélux ouvert qui nous faisait mourir de froid.
_ Avec X Factor et tout le reste, les gens doivent probablement croire que tu fais une soirée de dingue avec de l'alcool à gogo, un tas de filles superbes, des garçons craquants et un millier de célébrités, déclara non sans un sourire Gabrielle.
_ Et pourtant, c'est le meilleur nouvel an de ma vie.
_ Vraiment ?
_ Je suis avec ma meilleure amie, que demander de plus ? Les étoiles brillent, on est de nouveau ensemble, sobres et le futur s'annonce prometteur. Pas besoin de faire semblant. C'est ce qui semble se rapprocher le plus possible du bonheur, non ?
_ Si, souffla-t-elle en souriant.
_ Les filles !
Sans frapper, Damien ouvrit la porte, une bouteille de champagne dans une main et trois flutes dans l'autre. Nous nous assîmes pour savourer l'écoute des bulles contre la fine paroi de cristal. Au loin on pouvait entendre les décomptes, les cris et les feux d'artifices qui signifiaient que nous venions officiellement de passer en 2011.
_ Aux nouveaux départs, murmurais-je en levant ma coupe.
« Les grandes transitions de la vie sont souvent marquées par des évènements exceptionnels : anniversaires, diplômes, mariages... Mais il y a des transitions plus importantes encore, liées à des moments apparemment plus anodins : ceux où on se retrouve face à soi-même. Parce que quand on voit qui on est devenu, on voit aussi le chemin qu'il reste à parcourir. Une vraie transition demande qu'on se libère complètement. Qu'on lâche prise pour s'engager sur un autre chemin. Le bon chemin. » - Gossip Girl.
Quelques jours plus tard,
10 Janvier 2011
Je descendis du quai de la gare et traînai ma valise le long des dalles, suivant le chemin des voyageurs. J'arrivais enfin dans le hall de la gare St Pancras de Londres, et mon sourire s'élargit lorsque cinq garçons me happèrent de leurs bras, me couvrant de baisers, de mots gentils et d'attentions. Prise en sandwich entre Niall et Liam, nous nous dirigeâmes vers le taxi qui attendait les One Direction et nous engouffrâmes dedans, appréciant la douce chaleur à l'intérieur. Dans le cockpit tout le monde parlait sur tout le monde, personne ne s'écoutait. Les retrouvailles étaient aussi joyeuses que je me l'était imaginé et je ne pouvais m'empêcher de sourire débilement. Bien que je sois arrivée la dernière, nous nous retrouvions tous ensemble seulement aujourd'hui depuis l'épisode Lucas, chacun ayant prit des vacances auprès de sa famille. Je n'étais pas sans savoir que Louis et Harry avaient prit une chambre d'hôtel il y a deux jours, pour passer un peu de temps ensemble, avant que je n'annonce ma décision. A cette idée, je sentis mon ventre se contracter et mon pouls s'accélérer.
Enfin, le taxi nous déposa devant le bâtiment en verre où siégeait l'entreprise Syco dont Simon Cowell était le chef suprême, et où il nous avait aujourd'hui donné rendez-vous pour parler du futur. Nous fûmes accueillis par une hôtesse qui nous accompagna jusqu'au bureau de l'homme, bien que nous connaissions déjà le chemin par coeur. Il nous reçut tout de suite, apparemment content de nous revoir. Chacun s'assit sur un siège ou sur le canapé qui avait été amené devant le bureau de notre ex mentor.
_ Eh bien eh bien, tout d'abord bonne année à tous ! lança joyeusement Simon, les fêtes de fin d'année l'ayant apparemment mit de bonne humeur. J'espère que vous allez bien et que vous avez prit quelques jours de repos pour profiter de vos familles ?
Nous hochâmes la tête d'un même chef.
_ Bien, voilà pourquoi je vous ai amenés ici. Vous n'êtes pas sans savoir que j'ai toujours énormément cru en vous. Le fait est que vous n'avez pas gagné, mais peu importe, on peut faire de vous des gagnants, même si vous ne passez pas par la grande porte. C'est d'ailleurs souvent le cas, les candidats qui ne sortent pas vainqueurs vendent le plus de disques alors on pourrait presque se dire que vous avez eu de la chance. Je sais que vous êtes vexés par rapport à cette troisième place, mais mettez votre frustration de côté et tournons-la en énergie positive pour le futur. Les répétitions pour la tournée, le X Factor Tour commencent la semaine prochaine. S'en suivra des dizaines de dates où vous chanterez vos meilleures chansons et peut-être même quelques nouvelles dans toute L'Angleterre. Je souhaite qu'après le tour, vous commenciez a enregistrer un album.
Chacun retint son souffle, buvant littéralement les paroles de Simon.
_ Syco est une très grande entreprise et a signé beaucoup d'artistes sortant de télécrochets comme the X Factor. J'ai quelques contacts déjà, des pistes avec Savan Kotecha, Kelly Clarkson, Mc Fly, et d'autres... nous sommes en train de vous composer un album. Il n'est pas nécessaire de vous répéter à quel point je pense que vous avez du potentiel et à quel point je pense que les One Direction peuvent aller loin. Je ne vous ai pas encore engagé de manager pour le moment mais, c'est l'une de mes priorités. En attendant, vous pouvez continuer à me considérer comme votre mentor. J'ai d'ailleurs été contacté par Pokémon qui serait intéressé pour vous signer comme égérie de leur nouveau jeu... je ne vous fais pas de dessin les enfants, tout ceci est très excitant et très prometteur.
Simon continua a nous expliquer ce qui nous attendait pour le futur, semblant vraiment emballé. Environs une heure passa, jusqu'au moment où une secrétaire toqua discrètement et annonça le rendez-vous suivant. Les garçons disposèrent mais je ne bougeai pas du canapé.
_ Tu ne viens pas Em ? lança Harry
_ Donnez moi deux minutes, il y a quelque chose dont je dois parler avec Simon.
_ C'est bon, on sait tous qu'il s'agit de la gâterie hebdomadaire ! lança Louis en riant si fort que je sentis mes joues se colorer d'un rouge soutenu et mon regard s'armer d'un sentiment de revanche puissant. Ils claquèrent la porte et je les entendais encore pouffer dans la salle d'attente.
_ Hum...
_ Intéressant, je ne relèverais pas, dit Simon en s'enfonçant dans son siège en cuir, un sourire malicieux collé au visage. Il y a quelque chose dont tu voudrais me parler seul à seul Emma ? Fais vite, je ne veux pas trop faire attendre mon client.
_ D'accord, je vais essayer d'être concise.
_ Alors, qu'est-ce que tu voulais lui dire à Uncle Simon ? lança Zayn en me lançant un regard coquin, toujours hilare par rapport a l'excellente répartie de Louis.
Leurs sourires fanèrent instantanément lorsqu'ils virent mon air grave.
_ Emma mais qu'est-ce qu...
_ J'aimerais que vous vous asseyez pour ce que j'ai à vous annoncer, déclarais-je fébrilement.
Ils s'exécutèrent, se lançant des regards inquiets.
_ Voilà, commençais-je en me tortillant les mains. Il y a quelque chose que je dois vous dire. Il y a quelques semaines, on m'a demandé de faire un choix, un choix important. Je ne suis pas certaine de vous l'apprendre aujourd'hui, mais vous devez sûrement savoir que j'ai pas mal merdé avec chacun d'entre vous. Quelques baisers mal placés, des disputes, j'ai été à l'origine de pas mal de discorde et je m'en veux terriblement. Harry et Louis m'ont demandé de mettre un terme à tout ceci en faisant un choix. En choisissant l'un d'eux pour stopper toutes ces tentions inutiles et qui pourraient nous faire glisser sur une mauvaise pente.
Ils se regardaient, gênés. Peut-être auraient-ils voulu que je n'en parle jamais mais, je ne voulais pas que le reste des garçons ne soit pas au courant de la situation. Il était important de bien clarifier les choses. Plus de secrets.
_ Je veux tout d'abord vous dire que j'ai vraiment été heureuse de faire ce bout de chemin avec vous. J'ai passé sans mentir les plus beaux jours de ma vie à vos côtés. Je vous dois tout. Et je pense sincèrement que vous irez très loin, tous autant que vous êtes, car vous êtes faits pour être ensemble. J'en ai discuté avec Simon et il est d'accord. Mon choix, c'est de quitter le groupe.

Margot, Posté le dimanche 23 septembre 2012 07:42
Wahou! Ce dernier chapitre était magique, magnifique! J'ai pleuré quand Em' lisait la lettre à son grand père.. River Flows in You était très bien choisie! Mais j'ai aussi explosé de rire quand à la remarque de Louis sur la gaterie hebdomadaire de Simon!
Tout se dénoue, la mère de Emma fini avec le docteur, elle se réconsilie avec Gabrielle,... Et puis la fin, la fin.. J'y avais songé et c'est vrai que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire! Maintenant la question est: va-t-elle continuer dans le monde de la musique? et: avec qui va-t-elle finir?
PS: Ce qu'a fait Emma pour Lucas en ne le dénonçant pas était aussi supert. Elle a fait son chemin et a tourné la page, c'est supert! Cet avant dernier chapitre était aussi fantastique, tout comme l'intégralitée d'Already Torn. Vraiment bravo, et merci de m'avoir fait rêvée et de m'avoir permis de m'évader!
Mon PS est presque aussi long que le reste --'. Bisous!! xxx